Hello la plastisphère et bienvenue dans mon journal de bord !
Comme la tradition l'oblige, je voudrais ajouter un nouveau compteur : celui des appareils électroniques que l'on a cassé ou perdu depuis le début de l'expédition.
Vous vous en doutez, si ce compteur existe, c'est mauvais signe : le seul membre de l'expédition qui n'avait pas encore eu de souci électronique, Matthieu, a connu cette semaine quelques malheureux rebondissements. Restez connectés pour en savoir plus (c'est le cas de le dire hihi).
Compteur de personnes sensibilisées :
Compteur d'appareils électroniques cassés ou perdus : 7 (4 téléphones et 3 ordis)
Je vous rassure tout de même : certains ont été réparés et d'autres étaient déjà en fin de vie avant l'expédition.
Mercredi 07 juin
Ce matin, c'est Philippe, Guillaume, Marie et Florine qui se réveillent de bonne heure pour assurer le premier quart de la journée.
Rappelez-vous : le journal de bord de Florine nous avait arrêté en mouillage à l'ouest du cap d'Antibes.
Direction : Cap d'Ail
Maël étant absent, Matthieu et moi reprenons un quart à 2 à 12h. On longe la côte : on aperçoit notamment le monument aux morts de Nice. On fait du près : cela signifie que le vent vient de face et qu'on remonte au vent, en se plaçant à environ 30° de celui-ci. Le vent adonne légèrement : cela nous permet de réaliser un joli arc de cercle sur la côté niçoise. On doit tout de même changer de bord pour passer la dernière pointe avant d'apercevoir Cap d'Ail. La rentrée au port se fait vers 16h avec Matthieu à la barre : on place le bateau en catway.
On observe la côte niçoise à bâbord
Si vous n'avez pas compris tous les mots employés dans ce dernier paragraphe : n'ayez crainte, j'arrête ici avec le charabia du monde de la voile.
Lorsque l'on arrive au port, nous avons plein de choses à faire, alors on se sépare : Florine, Matthieu et Guillaume partent faire de petites courses, pendant que Marie et Emma se rendent à la capitainerie : le directeur du port les attend. Lorsque l'on rentre dans le bâtiment, on se sent quelque peu décalées par rapport à notre environnement : nous rentrons en vêtements de navigation des 2 derniers jours et nous n'avons pas encore pris de douche. Le directeur et le chef de port sont très accueillants, on nous sert la main et on nous emmène dans une grande salle de réunion pour planifier les sensibilisations des 2 prochains jours.
Avant de manger, on se réunit pour faire un nouveau plan d'action suite à l'annonce de Philippe Bensimon. Lorsqu'il nous a annoncé la nouvelle, nous avons à peine réagi : on commence à être habitués aux galères chez SEA Plastics. Après en avoir longuement discutés entre nous, et après avoir eu Maël au téléphone, nous nous sentons près à partir à 6. Cela fait maintenant 3 mois que nous naviguons ensemble, et alors que Guillaume et Maël ont pris de l'expérience, Matthieu, Marie, Florine et Emma se sont formés à la voile et peuvent désormais jouer le rôle d'équipiers.
Alala, je nous revois 3 mois en arrière, quand on ne connaissait pas le nom des voiles, les allures, ce qu'était un pare-battage et qu'on ne savait même pas comment flottait un bateau... (personnellement, j'ai toujours du mal avec ce dernier point).
Avant de prendre notre décision, on appelle Jean, notre dernier skipper, pour lui demander son avis. Lorsqu'il décroche, il nous dit "bon alors, c'est quoi la galère cette fois ?". Fou rire. Lui aussi a l'habitude.
Voilà ce qui ressort de notre appel : si nous nous sentons prêts, il nous soutient dans notre décision. On raccroche et on prend notre décision finale : c'est l'heure de se lancer !
Guillaume appelle Cédric, le propriétaire du bateau, pour avoir son accord. On retient tous un peu notre souffle en mangeant le reste de pâtes aux légumes, est-ce que le propriétaire va accepter ? La réponse arrive après le repas : c'est un oui ! Une nouvelle aventure démarre : on se retrouve seuls tous les 6.
Le soir, chacun vaque à ses occupations. Beaucoup partent se balader pour découvrir Monaco. C'est un autre monde : tout est propre et en ordre, les jardins sont parfaitement taillés, et nous sommes le seul voilier du port, entouré par des centaines de yachts. Autrement dit : il y a une forte odeur de richesse qui flotte dans l'air.
Jeudi 08 juin
Ce matin, on se réveille vers 8h30. Une école de CE2/CM1 arrive à 10h : Marie et Mathieu les sensibilisent à côté du bateau, sous le barnum installé par le port, devant le maire de Cap d'Ail et d'autres employés de la mairie et du port.
On est maintenant rodés pour les sensibilisations des primaires !
Guillaume et Emma sont de mission laverie. Lorsque l'on demande à la capitainerie la laverie la plus proche, on nous répond : "il n'y a pas de laverie ici, ce n'est pas la mentalité, il n'y a que des pressings". .. "euh d'accord".
Heureusement, Guillaume est plein de ressources et aperçoit une petite machine dans une salle de la capitainerie. Après avoir eu l'autorisation, on peut faire 3 machines. Ouf ! Encore une fois, le bateau est transformé en tancarville pour le reste de la journée.
À midi, nous sommes invités par le directeur du port à manger au restaurant avec le maître de port Alex et un autre employé du port, nommé David. On se régale ! On leur raconte l'expédition, on leur décrit les animaux que l'on a croisés et ils nous demandent nos convictions sur l'avenir de la planète et de la société. Comme souvent lorsque l'on rencontre de nouvelles personnes, la question tombe : "et vous voulez faire quoi plus tard ?". À chaque fois, nous nous regardons l'air de dire : s'il te plaît commence à parler toi, je ne sais pas quoi dire moi. Il est vrai : dans l'équipe, nous sommes nombreux à être un peu perdus (et stressés) pour nos futures carrières : entre engagement ou retrait de la société, quel paradigme choisir ?
Ce jour-là, Marie et Emma ont un nouveau plan : s'engager dans la société jusqu'à épuisement, puis se retirer dans un éco-lieu... ça fait rêver, non ?
Lorsque l'on rentre au bateau, on dit au revoir à Philippe, qui prend le train de 15h pour rentrer chez lui.
Plus tard dans la journée, on se sépare en 2 groupes : Florine et Matthieu font le tour des bateaux du port pour sensibiliser les plaisanciers, pendant que Guillaume, Marie et Emma montent un stand sur la plage du Marquet. C'est assez fructueux sur la plage : il faut dire que Marie sait alpaguer les passants comme une cheffe.
"Bonjour, j'ai juste une question pour vous : savez-vous lequel de ces objets contient du plastique ? Maintenant que vous êtes sur notre stand, vous voulez faire une de nos activités ? Ne vous inquiétez pas, ça ne prend que 5 minutes." "Hé les jeunes, vous n'allez quand même pas laisser votre copain tout seul, venez l'aider"... Et comme ça, on en sensibilise du monde.
Vendredi 09 juin
Emma et Marie se lèvent aux aurores : elles ont rendez-vous à 7h30 au centre de formation de l'AS Monaco.
Les élèves de cette école - tous des garçons - étudient pour le bac en parallèle d'entraînements de football intenses. Certains jeunes ont été repérés par des clubs dès l'âge de 13 ans.
Nous sommes très bien accueillies par les professeurs. On nous laisse une salle où on sensibilise des petits groupes d'élèves de seconde et première pendant 3 heures. C'est un public auquel ne nous sommes pas habitués, mais nous sommes ravies de notre intervention. Les élèves sont très énergiques mais intéressés, et surtout, ils ne sont pas du tout sensibilisés. Dans le monde du foot, il y a distribution de bouteilles plastiques à gogo et les jeunes ne jouent que sur des terrains synthétiques. On espère avoir plantées une petite graine écologique dans leurs têtes.
Pendant ce temps, Guillaume et Florine tiennent un stand au club de voile : c'est le stand le moins rentable de l'histoire des stands. Compteur de personnes sensibilisées : 0... On peut difficilement faire pire. En même temps, un vendredi matin et un ciel bien gris, il ne fallait pas s'attendre à croiser grand monde... Et il faut se le dire, seule Marie à un talent inné pour aller chercher les passants qui ne se destinent pas à venir nous voir.
À midi, on est rejoint par Maël et après une salade de lentilles, Florine, Marie, Guillaume et Emma partent pour la plage de la Mala - "la plus belle plage de la côte" - avec les affaires de sensibilisation pour y tenir un stand. On en a pour 40 minutes de marche. Lorsque l'on arrive, il y a peu de monde et c'est un temps nuageux qui nous attend. Nous ne nous baignons même pas : l'eau est trop froide. Guillaume et Marie tiennent le stand pendant 1h30, mais décident rapidement d'aller alpaguer directement les plaisanciers à leur serviette. Florine remplace Guillaume pour la dernière demi-heure. Le compteur est faible : 7 personnes sensibilisées.
On rentre au bateau et on retrouve Matthieu et Maël qui se sont fait un après-midi bricolage : réparation du plancher (que Matthieu avait cassé en ratant la dernière marche de l'escalier) et réalisation de repérages colorés sur l'ancre pour faciliter les mouillages.
Lorsque la journée est finie, on commande des pizzas : nous sommes trop épuisés pour faire à manger. Nous allons les manger sur la plage puis nous faisons quelques parties de tarot. En rentrant au bateau, Matthieu s'aperçoit que son ordinateur ne fonctionne plus... Plus aucun membre de l'équipe n'est épargné par la malédiction électronique.
Ce soir-là, toute l'équipe est couchée avant minuit.
Samedi 10 juin
Ce matin, nous partons à 10h, direction : le musée océanographique de Monaco. Sur les 30 minutes de route qui nous séparent du musée, on visite Monaco sous un soleil étouffant : passer dans les petits parcs est un vrai plaisir.
Nous passons 3 heures à l'intérieur du musée, en commençant par l'aquarium. Nous passons du temps à écumer toutes les espèces qu'on y trouve, et chacun y va de son avis : Emma et Maël sont fascinés par les hétérocongres, Florine a un faible pour les poissons Picasso, Matthieu adore les poissons-pierre (connu pour être le poisson le plus venimeux du monde, ce n'est en revanche pas pour cette raison que Matthieu les apprécie particulièrement, mais "parce qu'ils ne bougent pas"... Allez savoir). On en voit de toutes les couleurs : les poissons-clowns noir et orange, les piranhas qui ressemblent au poisson arc-en-ciel du livre de notre enfance, le labre-oiseau qui a un nez en forme de tumeur (ou un nez d'alcoolique selon les interprétations), les méduses qui nagent à l'envers pour faire de la photosynthèse, le poisson chirurgien qui possèdent un aileron tranchant à l'arrière...
On fait les quiz sur les écrans tactiles. Maël n'est pas content : malgré ce que prétend le questionnaire, les coraux ne pondent pas d’œufs ! "Non mais, faut être précis !".
On passe voir la tortue marine à l'extérieur et on s'arrête quelques minutes sur un banc du parc. On se lance alors dans des mimes des espèces que l'on vient de voir, sous les regards amusés des autres personnes qui sont autour. Emma fait particulièrement bien l'hétérocongre qui fait caca, Maël la méduse retournée et Marie et Matthieu la symbiose entre le bernard l'hermite et l''anémone.
Voyez-vous l'hétérocongre, la méduse, le bernard l'hermite et l'anémone ?
On monte ensuite à l'étage du musée. On passe du temps dans la salle d'immersion : sur chacun des murs et sur le sol est projeté tantôt un paysage galactique, tantôt les fonds marins, avec différentes espèces de baleines. On a également le droit aux aurores boréales, et on assiste à l'effondrement de la banquise. On ne vous a pas dit la meilleure : c'est interactif, alors on touche les murs pour disperser les krills et on saute pour casser la glace.
On commence à avoir très faim, alors, après la photo obligatoire, on sort manger un sandwich dans les rues de Monaco. Pendant que Matthieu part acheter un nouvel ordinateur, le reste de l'équipe passe prendre une glace avant de rentrer au bateau.
La fameuse "photo obligatoire"
Après cette pause bien méritée, les choses sérieuses reprennent. Il est temps de préparer la traversée de la Corse prévue pour le lendemain.
Guillaume, Florine et Emma partent faire les courses pendant que Maël et Matthieu continuent le bricolage sur le bateau.
Dimanche 11 juin
Ce matin, on prépare le bateau pour la navigation, on fait notamment le plein d'eau et d'essence.
Direction : la Corse
Let's gooooo
On veut passer dire merci à la capitainerie qui nous a particulièrement bien accueillie à Cap d'Ail, mais on est dimanche : il n'y a personne. Chez SEA Plastics, on perd beaucoup la notion des jours.
Il n'y a pas beaucoup de vent, donc on alterne entre les voiles et le moteur. On fait un échantillonnage OceanEye dans l'après-midi et on s'occupe comme on peut. C'est ici que je rédige cette première partie du journal de bord. Qu'est-ce que la mer est belle* aujourd'hui ! C'est ce que j'appelle un environnement de travail idyllique.
*Je ne fais pas ici référence à l'échelle de Douglas, qui classifie l'état de la mer basée sur la hauteur de la houle, mais bien à l'adjectif féminin qui décrit un plaisir esthétique. Si vous voulez tout savoir, la mer serait qualifiée de "ridée" sur l'échelle de Douglas.
Le début de soirée réserve bien des surprises pour nos matelots. Vers 19h30, alors qu'Emma est à la barre, un petit oiseau vient se poser sur la jupe du bateau. Il n'y a aucune terre en vue, il a dû faire un long voyage, alors on lui donne de l'eau dans une coupelle, si jamais. Quelques minutes plus tard, il se prend pour le capitaine du bateau, et vient se poser directement sur la barre. Il n'y reste que quelques secondes avant de s'envoler à nouveau, au large cette fois.
Au revoir petit compagnon... Nous te souhaitons bon voyage.
Dans la foulée, Emma aperçoit au loin des tâches noires, puis des jets... Des baleines ! On prend les jumelles et on les observe pendant un petit moment. Elles sont très loin, mais on arrive à voir leurs queues qui sortent de l'eau avec les jumelles. On croise les doigts pour en apercevoir de plus près la prochaine fois.
En-tout-cas, ça ne sera pas pour cette traversée... Au revoir amies baleines.
Ami lecteur, vous n'êtes pas au bout de vos surprises, ce défilé de biodiversité n'est pas encore tout à fait terminé. Quelques minutes plus tard seulement, plusieurs dauphins jaillissent hors de l'eau à quelques mètres seulement, à bâbord. Ils nous suivront pendant 30 minutes, tantôt jouant sous la proue du bateau, tantôt derrière. Ils sont des dizaines et sautent de tout leur corps hors de l'eau. Malheureusement, nous venons de lancer le deuxième échantillonnage OceanEye de la journée, il faut rester concentrés.
En parallèle de l'échantillonnage, nous sommes contraints de profiter des dernières lueurs du soleil pour écouter le topo sécurité proposé par Maël... À une prochaine fois copains dauphins.
Nuit entre dimanche 11 juin et lundi 12 juin
Les quarts commencent à 22h. C'est la nuit des premières fois : première navigation de nuit sur l'Aotearoa et la première à 6, sans skipper supplémentaire. On fait des quarts de 2h à 2 : Matthieu et Marie réalisent le premier quart jusqu'à 00h, remplacés par Maël et Emma. Florine et Guillaume font le quart suivant, puis on répète le schéma. Lorsque c'est Mattieu et Marie qui gèrent la navigation, Maël ou Guillaume, les plus doués en voile, dorment dans le carré, tout habillés, prêts à bondir au moindre souci ou doute. Nous avons malheureusement une nuit sans vent, alors on est contraints d'avancer au moteur. Le ciel est rempli d'étoiles, elles se reflètent sur l'eau... À moins que cela ne soit des planctons phosphorescents ?
Lundi 12 juin
Vers 6h du matin, nous commençons à longer la côte ouest de la Corse, sous un joli lever de soleil. Maël hisse le drapeau corse à l'avant du bateau.
Guillaume nous rejoint vers 8h, pris de panique : en allumant son téléphone, sa carte de navigation affiche que l'on a frôlé les rochers, en coupant la cardinale. Rassure-toi Guillaume et rassurez-vous ami lecteur, ce n'est qu'un bug informatique : nous sommes des marins prudents.
On arrive au moteur dans le port de Santa Severa, au nord-est du cap Corse, vers 10h. Le reste de la journée se transforme en "capot du seigneur" (je me permets ici de plagier les propos de Maël). En effet, nous sommes tous très fatigués de la navigation.
On décide quand même d'aller se baigner en fin d'après-midi... Il fait très chaud et on étouffe dans le bateau. Pendant que Maël et Guillaume observent les fonds marins chaussés de leurs plus belles palmes, Emma se fait piquer par une méduse... Outch... Je préférais les petites méduses miniatures du musée océanographique.
Paysages au port de Santa Severa
Mardi 13 juin
Ce matin, il y a 4 courageux sur le bateau : Guillaume, Florine, Maël et Marie, qui se réveillent à 5h du matin pour partir en randonnée. Finalement, ils ne partent qu'à 7h à cause de la pluie. Pendant ce temps, Matthieu et Emma s'occupent sur le bateau : communication, ménage et administratif au programme.
Il est aux alentours de 16h lorsque les randonneurs rentrent.
Pour le bien du récit, je leur demande de me raconter. C'est compliqué : ils ne racontent que des bêtises depuis qu'ils sont rentrés, ça doit être le grand air. Après avoir fait le tri dans ce qu'ils me disent, voilà les infos :
Les paysages étaient magnifiques et malgré une baisse générale de moral de 10h à 12h lorsqu'ils étaient sous la pluie, après avoir enfilé des vêtements secs, tout est allé pour le mieux pour nos randonneurs.
Faites défiler les photos grâce à la flèche... Faite moi confiance, ça en vaut la peine
Vers 18h ce soir-là, et malgré le mal de genoux de Marie, nous rejoignons l'équipe de l'association Mare Vivu pour un apéritif dans le camping non loin du port, où ils restent actuellement. L’association Mare Vivu a pour but de sensibiliser à la protection de l’environnement marin et de collecter des données océanographiques sur les écosystèmes marins en Corse et en Méditerranée. Nous avons prévu quelques événements avec eux dans les prochains jours, alors c'est sympa de pouvoir les rencontrer en amont.
Mon petit doigt me dit que nos protagonistes, épuisés, vont faire une grasse matinée pour rattraper le manque de sommeil accumulé... Mais ce n'est plus à moi de vous raconter ces événements, ma semaine s'arrête ici : c'est Guillaume qui vous contera nos prochaines aventures.
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