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Photo du rédacteurGuillaume

Valence-Minorque : Direction les Baléares !

Commençons notre journal avec un bref retour sur nos compteurs :


Compteur de personnes sensibilisées :





-Le compteur du nombre de poissons pêchés qui maintient son score impressionnant de 0 malgré des tentatives de coups de canne à pêche toujours plus importantes.


- Le compteur des pains-beurres (salés) : nous ne pouvons malheureusement pas vous révéler son nombre exact (car quand on aime, on ne compte pas).


A chaque semaine son nouveau compteur, alors aujourd'hui, j'aimerais rajouter :


- Le compteur du nombre de pains maisons réalisés à bord du bateau en navigation qui culmine au nombre de 3 !


J'aimerais finir cette introduction en précisant que je me suis très largement appuyé sur le livre de bord du bateau afin d'écrire le journal de bord de cette semaine. Le livre de bord du bateau est un document administratif et juridique lié à la sécurité et la réglementation maritime. Toutes les heures, on y note les informations et évènements importants liés à la navigation et la tenue du bateau (cap, vitesse, vent, ect...). C'est un document d'appréciation fondamental en cas d'accident ou d'avarie, l'équivalent de la boite noire dans l'aviation. Vous trouverez ainsi, je l'espère, une description détaillée de nos navigations. Je rajoute également un lexique sur lequel le lecteur pourra s'appuyer afin de mieux suivre notre parcours :


- Mn : Mille nautique. 1 Mille nautique = 1852 m

- Nœud : 1 nœud = 1 Mn/h = 1,852 km/h

- Travers : allure du voilier et réglage des voiles lorsque que le vent est perpendiculaire au bateau (le vent est à 90° du bateau).

- Prés : allure du bateau et réglage des voiles lorsque le bateau remonte le vent (le vent est autour de 45° du bateau).

- Largue : allure du bateau et réglage des voiles lorsque le bateau descend le vent (le vent est autour de 120° du bateau, 3/4 arrière).

- Ris : Réduction de la surface d'une voile en la repliant pour s'adapter la force du vent.

- Mouillage : Action d'immobilisation du bateau en mer grâce à son ancre. Généralement dans un endroit abrité du vent, dans une crique ou dans une baie.


Bonne lecture !


 

Vendredi 21 avril


La journée du vendredi commence tôt pour Emma, Marie, Matthieu et Florine qui se lèvent à 6h30 pour se rendre au Lycée français de Valence afin de sensibiliser les classes de CM1. Après quelques mésaventures pour attraper le bon bus et un trajet de près d'1h30, l’équipe arrive finalement à l’heure au lycée.


Florine répond aux questions des élèves de CM1 du Lycée français de Valence

Ils se séparent ensuite en 2 groupes afin de sensibiliser 4 classes en une matinée. Les élèves sont intéressés et n’hésitent pas à poser des questions pertinentes.

Pendant ce temps Guillaume (dit aussi Cap'tain Bellot mais nous l'appellerons Guillaume cette semaine), Maël et Jean s'occupent de problèmes de logistique et de bricolage sur le voilier. Ils font également des courses et une lessive.


Toute l’équipe se réunit en début d'après-midi pour assister à un lâcher de tortue sur la plage des arènes à côté du port de Valence en partenariat avec la Fondacion Oceanografic de Valencia. La fondation et le centre de récupération de la faune marine (ARCA) disposent d'un service de sauvetage disponible 24h sur 24h. N’importe quel professionnel ou plaisancier peut appeler un numéro d’urgence lorsqu'il aperçoit une tortue en difficulté sur la plage ou en mer. La fondation s’occupe ensuite de la diagnostiquer et de la soigner dans un hôpital spécialisé avant de la relâcher dans son milieu naturel. Lors des lâchers de tortues, la fondation en profite pour sensibiliser le public sur leur travail, l’existence de ce dispositif et des tortues en Méditerranée. Il en existe 3 types : la caouanne, la verte et la luth.

Cet après-midi, nous avons assisté au lâcher de Pepita (nom choisi par l'équipe Sea Plastics) : une tortue verte de 12 kg qui a été admise à l'hôpital de l’Oceanografic le 7 mars après qu’un chalutier l'ait attrapé accidentellement à Benicarlo. Elle souffrait d’une embolie pulmonaire provoquée par la remontée rapide du filet du chalutier. L'hôpital l'a soignée grâce à un caisson hyperbare.


La Fondacion Oceanografic de Valencia nous sensibilise à leur travail avant de relâcher Pepita sur la plage de Valence



 

Samedi 22 avril


C’est la dernière matinée à Valence pour l’équipe alors chacun souhaite en profiter une dernière fois avant le départ ! Florine part se balader dans le centre-ville pendant que Guillaume et Emma partent visiter l'Océanografic de Valence. Pendant ce temps, Matthieu et Marie font la grasse matinée tandis que Maël et Jean font des dernières courses pour le départ.

















Spécimen rare aperçu à l'Oceanografic de

Valence, le plus grand aquarium d'Europe !




14h30, c’est l’heure du départ pour les Baléares pour Sea Plastics : direction Ibiza. Dernier au revoir à la capitainerie pour faire le plein et c’est parti pour 140 Milles nautiques (Mn), cap 113° pour rejoindre Ibiza.

A la sortie du port, le vent est autour de 9 nœuds direction est, sud-est. Toutes voiles dehors, l’équipe se retrouve de nouveau à tirer des bords de près pour avancer. Pendant ce temps, Emma dévore son dernier livre (Changer l’eau des fleurs de Valérie Perrin) permettant par la même occasion de remplir les réserves d’eau (malheureusement salée) de l’équipage tant l'intensité émotionnelle du livre est forte. Vers 19h, le vent diminue en dessous de 2 nœuds. On profite alors de l’utilisation du moteur pour réaliser un échantillonnage pour OceanEye. Maël se lance dans la préparation de cakes salés et Marie d'aubergines à la crème. Le vent attendu du nord arrive enfin vers 20h, un peu avant la fin de l’échantillonnage, nous permettant d’avancer avec les voiles au travers à 4-5 nœuds. A 22h30, c’est le début des quarts de nuit. Malheureusement, le vent diminue en dessous de 2 nœuds et c’est une nuit au moteur qui attend finalement notre équipage.

Heureusement, le ciel est dégagé et l’observation des étoiles ainsi que les lumières lointaines de quelques cargos permettent d’occuper nos moussaillons jusqu’au lever du soleil.



 

Dimanche 23 avril


C’est à 6h30 que Jean et Marie aperçoivent les premières côtes d’Ibiza. Le vent est de retour, venant du sud à environ 5 nœuds. C’est donc à la voile, encore au près, que nous finissons la navigation pour arriver à 8h30 à Cala Bassa. Le reste de l’équipe se réveille pour découvrir un mouillage idyllique au nord-ouest d’Ibiza à côté de Sant Antoni de Portmany. Pris par l'excitation de l'arrivée et le charme de l'eau turquoise, la team ne tarde pas à se jeter à l'eau et faire du snorkeling autour des poissons qui entourent le bateau. Certains s'essayent même à tester la résistance à l'eau de leur téléphone pour prendre des photos sous l'eau (une très mauvaise idée qui se conclura par le décès prématuré d'un écran tactile).

Plage de Cala Bassa au nord-ouest d'Ibiza


Malheureusement, la crique n'est pas si déserte et cachée que ce que l'on pensait. Les touristes affluent en fin de matinée, remplissant la plage et la baie, faisant vrombir leur moteur et résonner leur système son.

Après avoir englouti un super taboulé, l'équipe décide de quitter le brouhaha pour partir en randonnée autour de la baie.

Cette partie de l'île est très sauvage et le chemin côtier nous permet d'apprécier les reliefs de l'île tout en apercevant la ville de Sant Antoni au loin.


Vue de Sant Antoni depuis le chemin côtier


En fin d'après-midi, l'équipe rentre au bateau pour préparer un caviar d'aubergines et un risotto aux poivrons.

La soirée se termine autour d'un Time Bomb endiablé (jeu de société basé sur le bluff dans laquelle deux équipes s'affrontent pour désamorcer ou faire exploser une bombe).



 

Lundi 24 avril


Ce matin, c'est séance de sport pour la team. Guillaume part faire un trail à l'ouest de l'île, Jean part faire un jogging à l'est pendant que le reste de l'équipe fait une séance de renforcement musculaire collective à côté de la plage. L'ensemble de l'équipe se retrouve à midi pour déguster une délicieuse tortilla puis préparer le bateau. A 17h, c'est le départ direction le nord de Majorque, cap 30° pour une navigation de 65 Mn. Le vent est d'abord nord-ouest, puis ouest autour de 6 nœuds. C'est parfait pour faire un échantillonnage APT au filet Manta juste avant la nuit.


Echantillonnage pour APT pendant le coucher du soleil entre Ibiza et Majorque


Pendant l'échantillonnage, Jean nous fait un concert de clarinette, Emma continue de dévorer son livre pendant que Maël, Matthieu et Florine s'entraînent à réaliser des nœuds.

A 23h, c'est le début des quarts. Le vent est d'abord travers, puis largue sud est. Toujours autour de 10 nœuds, le bateau avance bien au travers, puis au largue. C'est Florine et Guillaume qui prennent le premier quart jusqu'à 1h pendant que le reste de l'équipe va se coucher.



 

Mardi 25 avril


Mael et Matthieu prennent le relais à 1h, suivis de Jean et Emma à 3h, puis Jean et Marie à 5h. A 7h, une grosse partie de l'équipe est réveillée lorsque le voilier arrive à destination à Cala des Ortigues : un mouillage situé au nord-ouest de Majorque, bien abrité du sud, sud-est et de l'est mais malheureusement truffé de méduses.


Mouillage à Cala des Ortigues au Nord Ouest de Majorque


L'équipe profite de ce mouillage pour se reposer, manger un délicieux dahl de lentilles et faire du bricolage avant de repartir à 15h vers l'est, pour se rapprocher de Minorque. Nous décidons de viser le mouillage de Soller à environ 18 Mn de Cala des Ortigues. Le vent est d'ouest autour de 8 nœuds, conditions idéales pour tester le spi ! La team s'affaire à préparer l'envoi supervisé par Jean (écoutes, barber, chaussette, tangon, etc.) et à 17h, le spi est envoyé avec succès, nous permettant de descendre le vent à 150° direction Soller tout en gagnant 1 nœud de vitesse.


Envoi du spi pour la première fois depuis le début de l'expédition !


Arrivés devant Soller vers 19h, on affale le spi puis Jean en profite pour lancer un pare-battage à l'eau pour simuler une manœuvre d'homme par-dessus bord. On crie "Homme à la mer" puis Maël et Matthieu se mettent à pointer du doigt le pare-battage pour ne pas le perdre de vue. Le reste de l'équipe enroule le génois, met la GV et l'artimon au centre et allume le moteur. Guillaume est à la barre et appuie sur la touche MOB (Man Over Board) du GPS, permettant de marquer la dernière position connue du pare-battage sur la carte. On lofe jusqu'à arriver au niveau du pare-battage, avant de se mettre au point mort sous son vent, pour le laisser dériver sur nous. Maël attrape la gaffe, se met sur la jupe et réussi à l'attraper ! Ouf ! Le pare-battage est un peu mouillé mais il respire encore !

On finit alors d'affaler la GV et l'artimon pour rentrer dans la baie de Soller au moteur et se mettre au mouillage.

Il s'agit d'un mouillage très joli et bien abrité mais également très touristique et fréquenté. Beaucoup de voiliers sont déjà installés lorsque nous arrivons.


Mouillage dans la baie de Soller au Nord de Majorque (Cap Gros à gauche)


Nous trouvons alors une place entre un catamaran et un monocoque pour poser notre ancre en sécurité avant la nuit. La soirée se termine autour d'un gros plat de lasagnes végétariennes et d'un point météo et navigation pour le lendemain : nous partirons le plus tôt possible pour profiter du vent et essayer d’arriver à Minorque avant la nuit.



 

Mercredi 26 avril


Jean, Guillaume et Maël se réveillent à 6h30. Après avoir pris un petit déjeuner express, nos 3 individus remontent l'ancre et font partir le bateau en direction de Minorque, cap 60° pour une distance de 60 Mn. Le reste de l'équipe dort encore. Au sortir de la baie de Soller, le vent n'est malheureusement pas présent (moins de 2 nœuds). Dépité, Maël retourne finir sa nuit tandis que Matthieu et Marie se réveillent. Nous décidons alors de profiter de l'utilisation du moteur pour avancer et effectuer un échantillonnage APT de 7h30 à 11h. Marie commence en parallèle à préparer la salade de pâtes du midi.


12h20, des moutons blancs se forment sur la mer. On sent le vent sur son visage. Le bateau se met à giter légèrement tout en fendant la mer. Ça y est, on touche enfin le vent du nord annoncé par la météo ! En quelques secondes, on passe de 2 nœuds à 16 nœuds au près ! On éteint le moteur et on diminue la voilure en prenant 1 ris dans chaque voile pour stabiliser la gîte et finir la salade de pâtes en toute tranquillité.


16h, le vent a tourné est, toujours autour de 15 nœuds et 1 ris dans chaque voile. On avance bien mais nous sommes obligés de tirer des bords pour rejoindre Ciutadella. Il nous paraît maintenant impossible de rejoindre Minorque avant la nuit. Nous préférons alors changer de stratégie et optons pour un mouillage à l'est de Majorque dans la baie de Pollença pour la nuit. Nous profiterons du vent du sud annoncé pour le lendemain pour effectuer la traversée. On change alors d’allure pour passer au largue avec un cap de 230° et viser la plage de Sant Pere au sud de la baie. Pendant ces derniers heures de navigation, Guillaume se lance dans la préparation d'une pâte à pain pour le lendemain matin.

Une fois arrivée au mouillage à Pollenca à 18h, Matthieu range et trie les échantillonnages du matin.



Matthieu est content d'arriver dans la baie de Pollenca


L'équipe décide d'aller à terre pour se dégourdir les jambes et partir en mission pour trouver du papier toilette (pour contrer le problème de pénurie sur le bateau). L'arrivée en annexe sur la plage mouillera quelques chaussettes et bas de pantalon. Pendant que la première partie de l’équipe se dirige en centre-ville, Marie et Florine se perdent pensant suivre le reste du groupe.


L'équipe se retrouve au complet dans un restaurant avant de réaliser que Marie a perdu ses chaussures ! Jean et Marie repartent alors en expédition dans la nuit pour récupérer les chaussures de Marie laissant les autres seuls avec leur assiette. Ils leur faudra près de 40 minutes pour retrouver la paire de sandales oubliée à côté d’un muret sur la route entre la plage et le restaurant. Le reste de la soirée se déroule sans autres incidents et l’équipe rentre au bateau en annexe après s'être régalés.



 

Jeudi 27 avril


Jean, Guillaume et Maël se lèvent à 7h pour s’apercevoir qu'Emma a déjà préparé le voilier pour le départ depuis 6h30. Il ne reste plus qu’à allumer le moteur et à lever l’ancre pour partir direction Ciutadella, pour les 30 derniers Mn qui nous séparent de Minorque.

C’est en sortant de la baie de Pollença vers 8h, que nous touchons le vent annoncé : 8 nœuds de vent du sud. Toutes voiles dehors, nous faisons alors cap à 80° vers Ciutadella, travers au vent.

Guillaume se lance alors dans la cuisson de son pain avant que le reste de l’équipe se réveille. Il sera dévoré en moins d’1h si bien qu’une deuxième fournée sera nécessaire. A peine remis au fourneau que Maël alors sur le cockpit s’exclame : “un gros dauphin la bas!!” Tout le monde sort sur le cockpit pour apercevoir non pas un dauphin mais bien un rorqual à quelques mètres du bateau ! Pouvant aller jusqu'à 20 m de long, il s'agit du 2ème plus gros mammifère marin après la baleine bleue.


Roger le Rorqual se baigne à coté du bateau


Nous arrivons au mouillage au sud de Ciutadella vers 14h, une très jolie crique abritée du vent avec une petite plage pour pouvoir débarquer en annexe.


Mouillage au sud de Ciutadella à Cala Santandria


L’équipe déjeune sur le voilier puis se répartit les tâches pour l'après-midi afin de ranger et nettoyer le voilier au mieux avant de le rendre à son propriétaire le lendemain. Guillaume, Mathieu et Jean vont à terre en annexe pour faire les courses et faire une lessive pendant que Maël, Emma, Florine, et Marie rangent et nettoient l’intérieur du Five.

Tout le monde se retrouve le soir vers 19h autour d’un bon dîner avant de finir de ranger le linge de literie et de vérifier que tout est prêt pour le lendemain matin.



Merci pour votre lecture, Je laisse ma place à Maël pour vous raconter la suite de nos aventures la semaine prochaine !


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1 Kommentar


myriam lemaitre
myriam lemaitre
10. Mai 2023

Une expédition d'intérêt général, scientifique et educatif, bien et rondement menée (tout en effectuant les réparations du bateau), et qui tient ses engagements. Une navigation rigoureuse et sérieuse, respectueuse de la sécurité des équipiers. Bravo l'équipe ! Très bonne continuation !

Merci au propriétaire du Five de respecter le contrat de départ.

Avec tout le soutien de Guérande, qui vous suit assidûment.

Je vous embrasse

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