Voici notre premier carnet de bord de l'expédition 2024 ! Belle lecture à vous !
Dimanche 24 mars - Jour 1
Après des mois d’attente, de travaux, de paperasses et de démarches administratives, l’équipage s’est enfin retrouvé à Port de Bouc pour le début de l’aventure ! Angélique, Arnaud et Martin étaient arrivés un peu en avance pour commencer à naviguer (et ont vu les premiers dauphins, les veinards).
Les retrouvailles sont accompagnées de l’étape la plus fun du voyage : le rangement de tout le matériel sur le bateau. Combien de temps notre organisation exceptionnelle tiendra-t- elle ? Probablement pas longtemps. Au palmarès des meilleurs objets ramenés à bord : Un filet fermant malvenu (confondu avec le filet manta par un membre de l’équipe dont nous tairons le nom), un aberrant set d’hameçons by Thibaud, un peu trop d’alcool pour fêter le départ par notre skipper enthousiaste, des boules de pétanques par Angélique (une sudiste qui a le sens des priorités) et une guitare à peine encombrante par Martin.
Dans cette effusion d’enthousiasme de tout le monde, on devine l’impatience d’effectuer la première navigation tous ensemble le lendemain. En effet, la première semaine à Port de Bouc a pour objectif de se familiariser avec le bateau et le matériel, de souder l’équipage, et de voir qui a le mal de mer. Un crash-test, quoi…
Un curieux individu nous pose quelques questions sur notre projet
Lundi 25 mars - Jour 2
Aujourd’hui, c’est la première navigation, très attendue par tous (et peut-être un peu appréhendée). L’objectif du jour : Port Saint Louis du Rhône, situé juste en face de Port de Bouc, dans la baie de Fos. Nous devons y récupérer une partie du matériel avant le départ en expédition. La météo est clémente à l’aller, et permet à l’équipage de revoir (ou voir?) les manœuvres de base : virement de bord, empannage, mise à la cape, et esquive de filets. Pas de dauphins aujourd’hui, mais une rencontre inattendue avec des pingouins (oui, oui) au milieu de la mer.
En toute modestie, l’équipage assure grave. Mais la Méditerranée n’aime pas les frimeurs, et réserve des surprises aux matelots pour les faire redescendre de leur petit nuage. Le vent se lève pendant la pause repas, et la houle aussi. Le retour est bien plus sportif : Pas moyen de sortir les voiles, rentrer au moteur à Port de Bouc suffira pour aujourd’hui. Thibaud fait surfer l’Aotearoa dans les vagues, Angélique semble un peu trop s’amuser dans la tempête. Arnaud regarde fièrement son petit équipage faire ses vaillants premiers pas sur l’eau. Le bateau arrive sans encombre à Port de Bouc, et en prime, personne n’a eu le mal de mer. Que demander de plus ?
L'équipe enfin réunie à Port-de-Bouc
Mardi 26 mars - Jour 3
Qu’est ce que c’est que cette météo ? Il est pas censé faire beau en Méditerranée ? Un vent de folie et des nuages, on ne va pas pouvoir sortir en bateau aujourd’hui…
Premier atelier de sensibilisation pour l’équipe Sea Plastics. Lena, Martin et Angélique partent à Port Saint-Louis du Rhône pour parler de pollution plastique à des élèves de CE1 pendant que Thibaud et Arnaud s’occupent de petites réparations sur le bateau à Port de Bouc.
Nos apprentis professeurs arrivent à capter l’attention de la classe, Les élèves sont super motivés et ont plein de bonnes idées pour lutter contre la pollution plastique et protéger la biodiversité marine. La relève est assurée !
On a enfin reçu nos bannières et notre cher filet à plancton ! Mais où est-ce qu’on va pouvoir ranger tout ça ? La partie de Tetris recommence…
Lena et Angélique en train d'apprendre au CE1 que "L'océan, c'est la vie"
Mercredi 27 mars - Jour 4
Aujourd’hui est un grand jour ! On a un temps magnifique et surtout on va tester pour la première fois notre précieux filet manta. Après avoir pris plus d’une heure à la monter, on est enfin prêt à partir en mer. Un journaliste du média Maritima arrive sur le port pour nous interroger sur notre expédition. On lui propose donc de venir avec nous sur le bateau pour assister à notre premier prélèvement.
A la sortie du port, on hisse les voiles, c’est parti ! On n'avance pas vraiment là non ? Il y a pétole comme dirait les connaisseurs… On va devoir rallumer le moteur pour faire nos échantillonnages. On va devoir se roder sur la mise à l’eau du manta mais on s’en sort pas si mal. Notre chaussette de prélèvement est pleine de plastique de toutes les couleurs. Angélique délègue ses responsabilités de respo sciences assumant assez mal le mal de mer face à la houle. Lena et Martin s'attèlent donc au tri de l’échantillon à l’intérieur du bateau. Les deux matelots tentent de garder bonne mine face au journaliste mais ça ne dure pas très longtemps… Le mal de mer commence à frapper le reste de l’équipage. On fera le tri plus tard hein !? La science peut bien attendre une petite heure… On espère en tout cas que notre escapade a plu à notre invité.
Cet après-midi, une journaliste du média Provence vient nous interviewer. Encore un ? Et oui ! Sea Plastics devient vraiment connue, on a du succès !
Une conférence était prévue ce soir à l’ancienne criée mais très peu de monde est venu… On a donc décidé de changer les plans et de monter un petit stand sur le port. Pour être honnête, il y avait très peu de passage donc ça n’a pas très bien marché non plus (la météo n’était pas de notre côté). Mais on a quand même pu sensibiliser les gérants du port, c’est un début !
Martin, directeur scientifique de renommé départemental
Notre responsable science heureuse de prélever du plastique !
Jeudi 28 mars - Jour 5
Ce cinquième jour d’expédition s’annonce être le plus chargé ! Alors on se lève aux aurores, on boit vite un café et on débute cette journée ensoleillée par une visio avec OceanEyes afin qu’ils nous expliquent comment manier à la perfection notre filet Manta. Après une petite heure d’explications, nous larguons les amarres, direction le chenal du port de Bouc dans le but de réaliser des échantillons pour notre chercheur toulonnais qui aimerait déterminer la concentration en microplastiques aux abords des ports. La forte houle rend ces prélèvements fastidieux à réaliser mais on s'accroche et on échappe de peu aux premiers vomis pour l’équipage 2024 ! Seule notre pilote Angélique, n’a pas été sujette au mal de mer. La chance ! Cependant, notre mal-être ne s’est pas arrêté là : au moment de réaliser notre dernier échantillon sur le chemin du retour, Thibaud jette le filet Manta à l’eau, mais remarque très vite que ce dernier n’avance pas à la même allure que l’Aotéaroa, voir n’avance plus du tout. Le filet s’est détaché ! Coup de stress pour tout l’équipage : il faut le récupérer à tout prix car c'est l'élément essentiel à notre aventure. Arnaud reprend donc la barre, allume le moteur pour rendre le bateau plus maniable et arrive à s’approcher rapidement du filet pour le repêcher et le mettre en sécurité. Sauvé ! Il s’est avéré que le filet n’avait qu’une accroche au lieu de deux, et l’embout qui le tenait en sécurité s’est cassé. A croire que la visio de ce matin était trop tôt et que toutes les informations n’ont pas été bien assimilées ! On le rattache donc comme il faut et c’est reparti. On rentre ensuite vite au port. Une fois arrivés, pas le temps de se reposer, Lena et Martin vont faire un stand à la capitainerie pendant que le reste de l’équipage finit de trier les échantillons. Après un déjeuné de qualité,c'est déjà le temps de quitter Port-de-Bouc pour une nouvelle escale : Saintes Maries de la mer.
Nous partons donc pour 6 h de navigation, accompagnés du soleil. Les premières heures de ce périple sont magiques avec un coucher du soleil sur la mer et l’apparition d’un ciel étoilé pour notre repas de chili con carné. « C’est le meilleur repas de ma vie » a même déclaré Thibaud. Mais cela a bien vite changé quand on a connu la règle des 5F du mal de mer : Faim, Froid, Frousse, Fatigue, Foif. On a d’ailleurs célébré le premier vomi dans l’équipe : celui qui l’a inauguré a sûrement vite changé d’avis sur ce qu’était son « meilleur repas de sa vie ». Martin termine la navigation en pilotant le navire entre vents et houles pour arriver aux abords de Saintes Maries de la Mer. C’est là que la frousse s’est installé lorsque nous n’avons pas vu la digue qui s’approchait très rapidement de notre bateau et une balise droite disparue. L’arrivée dans ce port a été donc compliquée. Néanmoins, nous sommes bien arrivés sains et saufs dans ce port camarguais. Dernière épreuve de cette longue journée : trouver notre place dans ce port avec un vent qui rendait les manipulations du bateau presque impossible. Épreuve trop difficile, on s’installe donc à la station essence pour être en sécurité, on accroche le bateau et hop à la douche pour décompresser de cette longue journée.
Notre ange gardien Pavie admirant la lumière du soir
Invité surprise dans le filet manta 🐙
Angélique admirant le coucher de soleil ?
Vendredi 29 mars - Jour 6
Premier jour à Saintes Maries de la mer, quand certains pensaient faire grasse matinée pour se remettre des émotions de la veille, le skipper n’est pas de cet avis : il faut qu’on change de place rapidement car la capitainerie ne veut pas qu’on reste ici. On se lève rapidement, on met les habits de quarts par-dessus le pyjama et nous voilà à exécuter les directives du skipper. L’enjeu est de manipuler le bateau dans le port avec un vent encore plus fort que la veille. Ludo de la capitainerie nous vient en aide et on arrive à s’amarrer à notre place sans-à-coups. Une fois bien installé, on prend le temps de faire un petit déjeuné/déjeuné et de reparler de la navigation d’hier. Le reste de la journée est calme, chacun récupère de la veille à sa manière. La fin de soirée est marquée par le départ d’Arnaud pour le week-end, départ à 17h pour notre skipper-sauveteur. Fin de soirée avec quelques courses, puis apéro cidre breton et bière locale au riz (bière des Guardians) suivi d’une session crêpes œuf-champignons ! Merci Lena pour ta pulsion crêpe, ça a régalé toute la team un peu déprimée avec le temps…
Samedi 30 mars - Jour 7
Ça y est, c’est le début du week-end pour l’équipage Sea Plastics. Celui-ci sera de 3 jours car c’est le week-end de Pâques (personne n’était au courant ?). Lena et Martin se lèvent un peu plus tôt pour un petit passage dans la jolie ville camarguaise d’Arles afin de faire le plein d’objets de bricolages, de chocolats gentiment offert par Jeff de Bruges pour nos sensibilisations, et de plantes aromatiques qu’on essayera de garder en vie tant bien que mal sur notre bateau. Thib et Angélique avancent sur leurs projets (site internet, réseau, science, sensibilisation… Bref, ça bosse). Une fois l’équipage réuni en fin d’après-midi, c’est l’heure du footing collectif sur les bords de l'étang ! 6 km plus tard, Thibaud et Martin se perdent dans le magasin de pêche du village, discutent avec les vieux loups de mer du magasin et achètent une aberrante canne à pêche pour l’expédition. Objectif : Manger du poisson ! Thib se chargera de cette mission…
Au menu pour le diner, fondu de poireau et riz camarguais !
Paysage camarguais prise lors de la sortie footing
Dimanche 31 mars - Jour 8
C’est dimanche, et le dimanche, on sensibilise ! C’est départ 9h pour Martin et Angélique qui se rendent à l’office de tourisme pour tenir le stand jusqu’à 12h avec la prise de relais de Thib et Lena. Après une belle matinée où on a pu rencontrer pas mal de gens intéressés par le projet, on se retrouve pour un repas préparé par le chef Martin. Au menu, salade de lentilles, concombre, feta et orange. C’est un 10/10 pour ce repas équilibré et plein de protéines. A noter que le temps ne fait qu’empirer avec du vent, de la houle, de la pluie et du froid. C’est une vraie tempête ! On garde notre courage et tente de s’organiser pour nos sensibilisations puis on réussit à trouver un créneau à la salle culturelle de la ville afin d’y projeter un petit film et de lancer le débat autour de la pollution plastique.
Fin d’après-midi un peu démoralisant pour toute l’équipe qui ressent la fatigue de la semaine, le tout agrémenté d’un temps catastrophique. Thib lance l’idée qu’il aimerait se réfugier dans un bar pour boire des bières et encore boire des bières. Finalement, toute l’équipe est partante et nous partons comme des braves affronter la pluie afin de trouver un bar sympathique. Après un passage dans un bar rempli d’hommes alcoolisés et fumant comme des pompiers, nous trouvons un bar-restaurant vraiment sympathique “Le radeau”. On commence par une bière blanche, puis on craque pour une planche de charcuterie locale puis on re-craque pour une pizza chacun ! C’est ce qu’on appelle un craquage ultime mais bien mérité après cette journée. En supplément, nous assistons à un concert de guitaristes camarguais accompagné par des démonstrations de danseurs locaux.
Oui, il faisait super beau pendant ce week-end de Pâques
Premier craquage avec une planche de charcuterie by le Thib et Martin (la suite sera encore plus grasse)
A la semaine prochaine pour la suite de nos aventures qui nous amèneront vers l'Occitanie ! ⛵️
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